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Manifestation à Albi Les agriculteurs du Tarn dénoncent les contraintes imposées au monde agricole

Quelques centaines d'agriculteurs du Tarn ont dénoncé mardi dans les rues d'Albi la taxation du GNR (gasoil agricole), les retards de paiement des aides européennes et plus généralement les normes et contraintes imposées au monde agricole.

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« Il y a un mal-être dans les campagnes, un ras-le-bol général. Est-ce qu'on veut encore de nos agriculteurs en France ? Les enfants ne reprennent plus les exploitations, c'est beaucoup de travail et on a du mal à sortir un salaire », se plaint Lionel Aussenac, 34 ans, à la tête d'une exploitation de 50 vaches laitières à Castres.

Également secrétaire général du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) du Tarn, il s'inquiète notamment des effets de la taxation du Gazole non routier (GNR) sur « les trésoreries précaires » des éleveurs, vignerons et céréaliers du département.

« Déjà qu'on ne s'y retrouve pas, si on nous rajoute des taxes et normes, des formations pour appliquer les normes, de la paperasse, on ne va pas y arriver. Et pendant ce temps, on importe des denrées qui ne respectent pas les normes qu'on nous exige en France », peste l'éleveur.

Lors de la mobilisation à Albi, à l'appel des syndicats agricoles FDSEA et JA, les manifestants ont installé une bâche remplie d'eau devant la cité administrative, afin de sensibiliser sur les problèmes d'irrigations dus aux récentes sécheresses et réclamer la construction de retenues d'eau.

« Jeunes agriculteurs de demain, mort de faim », « On marche sur la tête », « Alimentation, bientôt la faim », pouvait-on lire sur les banderoles. « On marche sur la tête à plusieurs niveaux. On importe des productions, ça pollue énormément alors qu'on peut les produire chez nous. Les charges augmentent, on subit l'inflation, des nouvelles règlementations, des contraintes administratives mal pensées. C'est difficile d'être compétitif, et d'exercer son métier agriculteur », dit Bruno Madaule, agriculteur dans le village de Poulan-Pouzols.

Dans les campagnes, nombre de panneaux d'entrée et sortie de villages ont été retournés, pour accompagner le slogan « On marche sur la tête » des agriculteurs.

Le 22 novembre, une grande mobilisation régionale des agriculteurs est prévue à Toulouse. « On va manifester car on a l'impression de ne pas être entendus par le gouvernement », dit Clémence Biard, présidente déléguée des Jeunes agriculteurs (JA) d'Occitanie.

« C'est un moment difficile pour les agriculteurs, souligne-t-elle. On proteste contre le projet de taxation du GNR (gasoil agricole), contre les retards de versements de la Pac (politique agricole commune). Et puis contre la hausse de tous les frais. Le prix de vente de nos produits ne couvre pas forcément les coûts de production », alerte-t-elle.

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